De l’Ourika à la vallée du Zat (Haut Atlas marocain) – 09/2008
Si je devais faire un petit bilan de mon séjour au Maroc…
En choisissant un « trek », je m’étais lancée un petit défi personnel, au niveau de l’endurance surtout, et de ma peur des araignées, ensuite (!)… Mais finalement, on trouve en soi des ressources dont on n’a pas forcément conscience au départ. Il n’est pas besoin d’être un « baroudeur » pour ce type de circuit, et je le conseille à ceux qui souhaitent mieux découvrir un pays et sa culture, la seule condition étant d’être en bonne santé et pas trop à cheval sur le confort (encore que, la rivière peut être un excellent spa…!).
C’est également l’occasion de remettre certaines valeurs à leur place, à commencer par celle de l’eau.
C’est fou comme la mode du jean « vintage » ou la dangerosité des passages à niveau (question chère au président cet été) nous paraissent futiles tout d’un coup, quand pendant une semaine, on a vécu sans portable, sans télévision, sans électricité… et qu’on s’en porte bien, finalement !!!
J’ai aussi beaucoup apprécié l’attention apportée au respect de l’environnement, chaque bivouac ne laissant que quelques pelures de légumes derrière lui.
Pourtant, mon séjour a commencé par une « petite claque ». Lors de ma première après midi à Marrakech, j’ai eu le sentiment que marocains et touristes, même s’ils se côtoient dans une apparente bonne humeur, sont sur deux planètes différentes. Certes les touristes symbolisent la richesse, et il est logique qu’ils attirent la convoitise. Mais je constatais aussi que, en conséquence, les relations restaient très superficielles, et basées sur l’aspect marchand. Et que pour percer cette frontière invisible, cela ne doit pas être si simple, à moins de connaître du monde sur place.
L’expérience du trek est différente. Petit groupe, vie en collectivité, on apprend à se connaître petit à petit. Mais cela reste un vrai travail, tant les modes de vie marocains et français sont différents. Il est facile de commettre des gaffes par ignorance, ce qui est apprécié pour nous pouvant ne pas l’être pour nos amis marocains et/ou musulmans, et inversement.
Un peu comme lorsque j’ai proposé une veillée chants, dans l’esprit des colonies de vacances où l’on passe un bon moment autour d’un feu de camp. Je pensais que nos accompagnateurs pourraient apprécier de nous faire partager des chants berbères. J’ai alors appris que chanter n’était pas très bien considéré par l’islam, et la musique réservée pour les événements festifs, comme les mariages.
Comme le groupe était constitué de gens ouverts et désireux de se connaître les uns les autres, je trouve pour ma part que tout s’est bien passé. Ce voyage restera une belle aventure sportive et humaine. Je regrette un peu de partir alors que je commençais juste à trouver mes repères dans ce pays attachant et haut en couleurs.
Merci Balaguère
Maryse Breysse
Découvrez notre trek : Vallées du Zat, de l’Ourika, d’Imlil et plateau du Yagour
